L’orthographe française regorge de pièges, mais certains mots résistent même aux plus aguerris. Parmi eux, un terme devenu incontournable dans notre vocabulaire économique moderne pose particulièrement problème à cause d’une particularité orthographique unique.

Voici le mot (très utilisé) qui trompe même les meilleurs en orthographe

Un défi orthographique contemporain

Maîtriser l’orthographe française relève souvent du parcours du combattant. Entre doubles consonnes, accents circonflexes et règles d’accord complexes, les occasions de trébucher sont nombreuses. Les statistiques sont d’ailleurs préoccupantes : selon le baromètre du Projet Voltaire de 2019, à peine 56,6% des 15-25 ans maîtrisent correctement les règles orthographiques. Une étude de la DEPP en 2022 confirme également une baisse du niveau en orthographe chez les élèves de CM2.

Les erreurs récurrentes

Les formatrices en orthographe Sylvie Mulleret et Sonia Lefebvre s’accordent sur un point : les accords constituent une difficulté majeure pour beaucoup de francophones. Qu’il s’agisse des verbes ou des adjectifs de couleur, les erreurs d’accord en genre et en nombre sont fréquentes.

Un autre exemple classique concerne l’expression « pallier quelque chose », souvent incorrectement écrite « pallier à quelque chose », alors que ce verbe appelle directement un complément d’objet direct.

Le mot qui piège même les meilleurs en orthographe

Mais il existe un mot particulièrement trompeur qui cause des difficultés tant à l’écrit qu’à l’oral : « entrepreneuriat ». Selon Françoise Nore, docteure en linguistique et spécialiste de lexicologie, ce terme pose problème pour une raison bien précise : il s’agit du seul mot de la langue française se terminant par « -euriat ».

Cette terminaison unique explique pourquoi tant de personnes l’écrivent incorrectement « entreprenariat » ou « entrepreuneuriat ». Sans référence similaire dans notre lexique, les francophones manquent de repères pour mémoriser cette orthographe particulière. On trouve bien des mots se terminant en « -iat » ou « -ariat » (comme « partenariat » ou « commissariat »), mais aucun autre ne présente cette terminaison spécifique.

Un mot tendance à l’orthographe rebelle

La popularité croissante de ce terme, porté par l’essor des start-ups et des nouvelles formes de travail indépendant, amplifie le problème. Sur les réseaux sociaux, des professionnels de la langue eux-mêmes reconnaissent commettre cette erreur régulièrement.

Une rédactrice web avait d’ailleurs pointé cette faute d’orthographe sur LinkedIn comme étant l’une des plus répandues qu’elle rencontrait quotidiennement, suscitant l’étonnement de nombreux utilisateurs découvrant leur propre erreur.

Comment ne plus se tromper ?

Face à cette difficulté orthographique, la solution reste simple mais exigeante : « Il faut l’apprendre, le répéter, le mémoriser », conseille Françoise Nore. L’absence de règle mnémotechnique ou de référence comparable rend nécessaire cet effort de mémorisation spécifique.

L' »entrepreneuriat » nous rappelle ainsi que même dans un monde où les correcteurs automatiques sont omniprésents, certaines subtilités de la langue française continuent de mettre à l’épreuve notre maîtrise de l’orthographe.