Dans ce texte, La Fontaine soulève la question de l’efficacité pédagogique des fables par rapport aux récits historiques ou moraux. Il illustre son propos en comparant deux situations : celle de Crassus, général romain vaincu par les Parthes, et celle du renard et du bouc tombés dans un puits.
La Fontaine suggère que les enfants sont plus susceptibles de comprendre et d’assimiler les leçons de vie à travers des fables simples et imagées, telles que celle du renard et du bouc, plutôt que par des exemples historiques complexes et abstraits.
Texte : Les fables
Dites à un enfant que Crassus, allant contre les Parthes, s’engagea dans leur pays, sans considérer comment il en sortirait; que cela le fit périr lui et son armée, quelque effort qu’il fit pour se retirer. Dites au même enfant que le renard et le bouc descendirent au fond d’un puits pour y éteindre leur soif; que le renard en sortit, s’étant servi des épaules et des cornes de son camarade comme d’une échelle; au contraire, que le bouc y demeura pour n’avoir pas eu tant de prévoyance, et que, par conséquent, il faut en toute chose considérer la fin. Je demande lequel de ces deux exemples fera le plus d’impression sur cet enfant. Ne s’arrêtera-t-il pas au dernier comme plus conforme et moins disproportionné que l’autre à la petitesse de son esprit?
LA FONTAINE
La Fontaine met en lumière l’efficacité des fables en tant qu’outil d’éducation morale et sociale pour les enfants. Par leur simplicité et leurs personnages animaux anthropomorphisés, les fables captivent l’imagination des jeunes lecteurs tout en leur transmettant des leçons de vie universelles. Ainsi, ces récits offrent une approche ludique et accessible pour inculquer des valeurs et encourager la réflexion chez les enfants, soulignant ainsi l’importance intemporelle des fables dans la littérature pour la jeunesse.