Bienvenue dans notre activité de lecture en français ! Aujourd’hui, nous partons à la découverte de la ville de Laon à travers les yeux de l’écrivain Gabriel Hanotaux. Dans ce texte intitulé « Laon », Hanotaux nous décrit avec poésie et précision la majesté immuable de cette cité perchée sur un rocher, qui domine fièrement la campagne environnante.

Texte en français : Laon

Préparez-vous à être transporté dans un voyage à travers le temps, à la rencontre d’une ville ancienne et empreinte d’histoire.

Laon

Grimpée sur son rocher, la très vieille ville regarde autour d’elle la campagne qui commence à s’endormir dans la tiède lassitude d’un après- midi d’automne. Elle est très haut perchée au-dessus de la plaine et la domine jusqu’à dix lieues, jusqu’à vingt lieues peut-être.
Mais, renfermée dans son immobilité morose, elle n’est que plus fière et plus sûre d’elle-même, puisque malgré tout, malgré l’âge, malgré les chan- gements et malgré ce qu’on appelle le progrès, elle est encore un chef-lieu, une capitale, aujourd’hui comme il y a dix siècles. C’est une cité très ancienne. Les contemporains de Charles le Simple la reconnaîtraient. La distribution est la même, les quartiers sont les mêmes, la cathédrale est à l’endroit même où fut la primitive église et où s’élevait le temple dédié aux divinités romaines et aux divinités gauloises. La citadelle est à la même place. Et, depuis des centaines et des centaines d’années, la ville voit le soleil de midi illuminer « la Cuve » qui se creuse à ses pieds, et le soleil couchant disparaître derrière les forêts qui bornent encore, au loin, son horizon. Plantée sur un promontoire escarpé qui surveille la campagne, resserrée sur son étroit plateau, elle n’a pas pu changer les dispositions prises par ses premiers habitants. Drapée dans le manteau vert de ses promenades, serrée dans la ceinture de ses vieilles murailles de grès, étalant sur la colline la traîne de ses vignes et de ses vergers, elle se retourne vers sa grandeur passée, dédai- gneuse du mouvement et du bruit qui vient, de par la plaine, déferler et mourir à ses pieds.

GABRIEL HANOTAUX. (L’Energie francaise.)


Nous espérons que cette plongée dans l’atmosphère envoûtante de Laon vous a permis d’apprécier la beauté intemporelle de cette ville chargée de souvenirs. À travers les mots de Gabriel Hanotaux, nous avons pu ressentir la fierté et la sérénité de cette cité ancienne, qui, malgré les siècles et les changements, conserve son caractère unique et sa grandeur passée. Continuez à explorer les textes en français pour enrichir votre connaissance de la langue et découvrir de nouveaux horizons littéraires. Bonne lecture !

Apprendre le français