Vous êtes-vous déjà trouvé face à votre clavier, hésitant entre « m’attend-il » et « m’attend-t-il » ? Cette question, apparemment anodine, révèle l’une des subtilités de la langue française : le fameux « t » euphonique.

Faut-il écrire "m'attend-il" ou "m'attend-t-il" ?

Qu’est-ce que le T euphonique ?

Le « t » euphonique est une lettre de liaison qui s’intercale entre certains verbes et les pronoms personnels « il », « elle » ou « on » dans les tournures interrogatives. Son rôle ? Éviter un hiatus désagréable à l’oreille, c’est-à-dire la rencontre de deux voyelles qui créerait une sonorité peu harmonieuse.

Ce petit « t » discret remplit donc une fonction purement phonétique : il facilite la prononciation et améliore l’euphonie de la phrase. D’où son nom de « t euphonique », du grec « euphônos » signifiant « qui sonne bien ».

La règle d’or : tout dépend de la terminaison du verbe

Pour savoir si vous devez ajouter ce fameux « t », observez attentivement la dernière lettre du verbe conjugué :

Cas n°1 : Le verbe se termine par une voyelle (a, e, i, o, u)

Quand le verbe se termine par une voyelle, le « t » euphonique devient indispensable pour éviter l’hiatus. Quelques exemples :

« Parle-t-il français ? » (et non « parle-il »)

« Mange-t-elle souvent au restaurant ? » (et non « mange-elle »)

« Y va-t-il demain ? » (et non « y va-il »)

Cas n°2 : Le verbe se termine déjà par un T ou un D

Lorsque le verbe se termine naturellement par un « t » ou un « d » (qui se prononce [t] en liaison), aucun « t » euphonique n’est nécessaire. La consonne finale suffit à assurer la liaison :

« Attend-il le bus ? » (et non « attend-t-il »)

« Prend-elle son café ? » (et non « prend-t-elle »)

« Sort-il ce soir ? » (et non « sort-t-il »)

Alors, « m’attend-il » ou « m’attend-t-il » ?

Appliquons maintenant cette règle à notre cas précis. Le verbe « attendre » conjugué à la troisième personne du singulier donne « attend ». Cette forme se termine par un « d », qui se prononce [t] en liaison avec les pronoms « il », « elle » ou « on ».

La réponse est donc : « m’attend-il », sans « t » euphonique.

La consonne finale du verbe suffit amplement à assurer une liaison harmonieuse. Écrire « m’attend-t-il » constituerait une erreur, car cela reviendrait à doubler inutilement le son [t].

Quelques exemples pour bien comprendre

Voici d’autres cas similaires où le « t » euphonique n’est pas nécessaire :

« Me comprend-il ? » (et non « me comprend-t-il »)

« Nous suit-elle ? » (et non « nous suit-t-elle »)

« Te plaît-il ? » (et non « te plaît-t-il »)

Et des exemples où il est indispensable :

« M’accompagne-t-il ? » (le verbe se termine par « e »)

« Me cherche-t-elle ? » (le verbe se termine par « e »)

« Nous écoute-t-on ? » (le verbe se termine par « e »)

Une astuce mnémotechnique

Pour ne plus jamais vous tromper, retenez cette règle simple : si vous entendez déjà un son [t] à la fin du verbe, n’ajoutez pas de « t » euphonique. Si la fin du verbe « sonne » voyelle, alors le « t » euphonique devient nécessaire.


Le « t » euphonique illustre parfaitement la richesse et la logique de la langue française. Loin d’être un caprice orthographique, il répond à une nécessité phonétique réelle : celle de préserver l’harmonie sonore de nos phrases.

Désormais, quand vous écrirez « m’attend-il », vous saurez que cette graphie respecte parfaitement les règles du français. Et surtout, vous comprendrez pourquoi ce petit « t » euphonique, discret mais essentiel, contribue à la beauté de notre langue.

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