Dans ce texte, l’auteur, J. Dussouchet, explore la profondeur insoupçonnée des océans, un mystère fascinant qui a longtemps intrigué les esprits curieux.
À travers une analyse des différentes estimations historiques et des découvertes récentes, il révèle la véritable étendue des abysses marins, défiant ainsi les croyances populaires et les théories anciennes.
Texte : La profondeur de l’océan
Une ancienne opinion populaire voulait que la mer fût sans fond, et pour bien des ignorants cette expression proverbiale est encore ce qui répond le mieux à la réalité des choses. Dans le siècle dernier, Buffon donnait à l’Océan une épaisseur d’eau de 440 mètres; un astronome célèbre hésitait entre 300 et 500 mètres; et le mathématicien Laplace s’arrêtait au nombre de 1 000 mètres. L’observation a prouvé que, sans être insondable, la mer est cependant beaucoup plus profonde qu’on ne l’avait cru. Un Anglais a trouvé dans les mers du Sud la profondeur énorme de 13 900 mé- tres. Mais ce n’est là qu’une exception; ainsi la Manche n’atteint pas 80 mètres de profondeur. La Baltique a de 30 à 20 mètres, la mer du Nord de 90 à 120 mètres, excepté sur les côtes de la Norvège, où la sonde des- cend jusqu’à 300, 500 et même 800 mètres de la surface marine. La Mé- diterranée, beaucoup moins étendue que l’Atlantique, est aussi moins profonde. Que cette mer intérieure baisse tout à coup de 200 mètres, et l’Italie rejoindra la Sicile, la Sicile s’unira par un isthme à l’Afrique, et le détroit des Dardanelles et le Bosphore seront à sec. Que le niveau baisse de 1 000 mètres, la mer Noire, l’Archipel, l’Adriatique disparaîtront en entier, et la pointe de Gibraltar rejoindra les montagnes de l’Afrique. Entre le Pacifique et la mer des Indes, au sud des îles de la Sonde, on a trouvé, dit-on, le fond à plus de 14 000 mètres au-dessous de la surface. Ainsi l’on pourrait jeter dans cet abîme, non seulement le Pélion sur l’Ossa, mais aussi le mont Blanc, qui a 4 800 mètres, sur le Gaurisankar, qui en a 8 000, et le sommet de ce colosse du continent n’atteindrait même pas la surface des flots.
J. Dussouchet.
La profondeur des océans, bien que longtemps considérée comme un mystère insondable, est désormais mieux comprise grâce aux avancées de la science et de la technologie. Les découvertes récentes révèlent des abîmes jusqu’alors inimaginables, soulignant la diversité et la complexité des fonds marins. Ce texte nous invite à méditer sur l’immensité et la grandeur de l’océan, un monde fascinant et encore largement inexploré.
