Dans le tourbillon des mots que nous employons quotidiennement, il en est un qui se démarque par sa simplicité et son omniprésence : « OK ». Court, efficace, ce mot a conquis notre langage et notre culture, mais d’où vient-il réellement ?
Découvrons ensemble l’histoire qui se cache derrière cette expression familière.
Le joyeux dérèglement des années 1830 : la naissance de « OK »
L’origine de « OK » remonte aux années 1830, une époque de bouillonnement intellectuel et de créativité linguistique à Boston. Durant cette période, les jeunes esprits « intellectuels » de la ville ont pris plaisir à déformer intentionnellement des abréviations dans leurs communications. Parmi ces jeux de mots codés, émergeaient des expressions comme « KC » pour « knuff ced », « KY » pour « know yuse », et « OW » pour « oll wright ».
Mais c’est « OK », abréviation de « oll korrect », qui a su se démarquer. À l’origine, « all correct » était une phrase couramment utilisée pour confirmer que tout était en ordre. Le 23 mars 1839, « OK » a fait son entrée dans le lexique public grâce à sa publication dans le Boston Morning Post. Rapidement, d’autres journaux ont repris la plaisanterie, propageant l’expression à travers le pays.
L’émergence de « OK » dans la culture américaine
L’ascension fulgurante de « OK » dans la culture américaine s’est accélérée lors de la campagne de réélection présidentielle de 1840. Martin Van Buren, alors président des États-Unis en difficulté, originaire de Kinderhook, New York, a adopté « OK » comme surnom. Ses partisans ont créé des « OK Clubs » à travers le pays, propageant le message selon lequel « Old Kinderhook était ‘oll korrect' ».
Pourtant, même avec cette popularité croissante, « OK » n’a pas pu sauver la présidence de Van Buren. Ses opposants ont même tourné l’abréviation contre lui, affirmant qu’elle signifiait « Orful Konspiracy » ou « Orful Katastrophe ». Malgré cela, la campagne a solidifié la place de « OK » dans le vernaculaire américain.
Le télégraphe : Le catalyseur de la domination de « OK »
La véritable consécration de « OK » est survenue avec l’avènement du télégraphe en 1844. Ce moyen de communication révolutionnaire, qui transmettait des messages sous forme d’impulsions électriques, a adopté « OK » comme une forme standard d’acquittement de la réception d’un message. Sa simplicité et sa clarté en ont fait un choix évident pour les opérateurs du réseau ferroviaire en plein essor aux États-Unis.
La puissance visuelle de « OK »
Outre sa facilité de communication, « OK » doit également une partie de son succès à l’esthétique de la lettre « K ». La rareté des mots commençant par « K » en anglais a suscité un intérêt particulier pour cette lettre dans la publicité et l’impression, renforçant ainsi la mémorabilité de « OK ».
De Boston à la lune : la pérennité de « OK »
Au fil du temps, les origines bostoniennes de « OK » ont été oubliées, et des théories alternatives sur son origine ont émergé, comme celle prétendant qu’il vient du mot choctaw « okeh », signifiant « ainsi soit-il ». Quelle que soit son origine réelle, « OK » s’est solidement ancré dans notre langage, devenant un élément incontournable de notre communication quotidienne.
Aujourd’hui, « OK » est bien plus qu’un simple mot. Il est devenu le symbole ultime de l’affirmation neutre, capable de confirmer, d’accepter et de reconnaître sans évaluer. Que ce soit dans les conversations ordinaires ou dans les moments historiques, « OK » reste une constante linguistique, rappelant à chacun la richesse et la complexité de notre langage et de notre histoire.