Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi certaines personnes semblent jongler entre plusieurs langues avec aisance ? Au-delà de la capacité de commander un café à l’étranger ou de regarder des films sans sous-titres, parler plusieurs langues pourrait offrir des avantages cognitifs significatifs.
Selon des études scientifiques, le cerveau bilingue fonctionne différemment et pourrait même être plus sain que celui de ses homologues monolingues. Découvrons ensemble pourquoi et comment le bilinguisme peut transformer notre cerveau.
Le cerveau bilingue : une structure complexe et active
La différence entre monolingues et bilingues
Parler plusieurs langues engage le cerveau d’une manière unique. Les individus bilingues utilisent les deux hémisphères de leur cerveau de manière plus équilibrée, contrairement aux monolingues qui tendent à se concentrer principalement sur l’hémisphère gauche pour les tâches linguistiques. Cette utilisation équilibrée des deux hémisphères pourrait être due à ce qu’on appelle la « période critique », une phase pendant laquelle les enfants apprennent les langues plus facilement grâce à la plasticité cérébrale accrue.
Les types de bilingues
Les bilingues peuvent être classés en trois catégories principales :
- Bilingues composés : ceux qui développent deux codes linguistiques simultanément avec un seul jeu de concepts.
- Bilingues coordonnés : ceux qui apprennent une langue à l’école et en utilisent une autre à la maison.
- Bilingues subordonnés : ceux qui apprennent une nouvelle langue en la filtrant à travers leur langue maternelle.
Chaque type de bilingue peut devenir pleinement compétent dans une langue, indépendamment de l’accent ou de la prononciation, bien que la façon dont les langues sont apprises peut influencer la structure et la fonction du cerveau.
Les avantages cognitifs du bilinguisme
Densité de matière grise et activité cérébrale accrue
Des études ont montré que les personnes bilingues ont une densité de matière grise plus importante, qui contient la majorité des neurones et des synapses du cerveau. Cela indique une activité cérébrale plus dense et potentiellement une meilleure capacité de traitement des informations. En pratiquant régulièrement plusieurs langues, le cerveau bilingue reçoit un entraînement intensif qui peut retarder l’apparition de maladies neurodégénératives comme Alzheimer et la démence jusqu’à cinq ans.
Fonction exécutive et flexibilité cognitive
Le bilinguisme renforce également le cortex préfrontal dorsolatéral, une zone du cerveau impliquée dans les fonctions exécutives telles que la résolution de problèmes, le passage d’une tâche à une autre et la concentration. Les bilingues montrent une plus grande flexibilité cognitive, ce qui signifie qu’ils sont meilleurs pour filtrer les informations non pertinentes et pour se concentrer sur les tâches importantes.
Réponse émotionnelle et approche rationnelle
Les recherches ont démontré que les personnes ayant appris une deuxième langue à l’âge adulte adoptent une approche plus rationnelle et moins émotionnelle lorsqu’elles sont confrontées à des problèmes dans leur langue seconde par rapport à leur langue maternelle. Cela pourrait être dû à une séparation plus claire des concepts linguistiques dans leur cerveau.
L’évolution de la perception du bilinguisme
Jusqu’aux années 1960, le bilinguisme était souvent considéré comme un handicap, ralentissant le développement cognitif des enfants. Cependant, des études modernes ont renversé cette notion en démontrant que jongler entre plusieurs langues entraîne une activité cérébrale accrue et améliore les capacités cognitives. Bien que le fait de parler plusieurs langues puisse augmenter les temps de réaction et les erreurs dans certains contextes, l’effort requis pour passer d’une langue à l’autre renforce les fonctions exécutives du cerveau.
Conclusion : pourquoi apprendre une nouvelle langue ?
Bien que le bilinguisme ne rende pas nécessairement une personne plus intelligente, il rend le cerveau plus sain, complexe et actif. Que vous soyez enfant ou adulte, il n’est jamais trop tard pour commencer à apprendre une nouvelle langue. Chaque mot étranger appris est un exercice pour le cerveau, améliorant non seulement vos compétences linguistiques mais aussi votre santé cognitive générale. Alors, n’hésitez plus : passez du « Bonjour » à « Hola », « Hello » ou « 您好 » et laissez votre cerveau récolter les nombreux bienfaits du bilinguisme.