L’anadiplose est une figure de répétition qui consiste à reprendre le dernier mot ou groupe de mots d’une phrase pour l’utiliser au début de la phrase suivante. Cette structure permet de créer un effet de continuité, semblable à un refrain, et est souvent utilisée dans les chansons et les poèmes.
Origine et définition de l’anadiplose
Le terme « anadiplose » provient du grec « ana » (en haut, en avant) et « diplosis » (redoublement). Elle se caractérise par la reprise à la tête d’une phrase d’un élément situé à la fin de la phrase précédente. Cet effet de répétition apporte une intensité supplémentaire au texte.
Un exemple classique est celui de Georges Brassens dans sa chanson Mourir pour des idées :
« Mourir pour des idées, l’idée est excellente »
Variantes poétiques de l’anadiplose
Les poètes jouent parfois avec l’anadiplose en utilisant des variantes graphiques ou en insérant d’autres mots entre les répétitions. Par exemple, Théodore de Banville introduit un jeu de mots avec son vers :
« Viens vite Caron, car on t’attend »
De son côté, Pierre de Ronsard complexifie cette figure en insérant plusieurs mots entre les répétitions :
« Le temps s’en va, le temps s’en va, ma Dame,
Las, le temps non, mais nous nous en allons. »
Ces variantes enrichissent la structure de l’anadiplose et lui donnent une dimension poétique supplémentaire.
L’effet de l’anadiplose
L’anadiplose permet non seulement de renforcer le propos mais aussi de le relancer de manière dynamique. Elle clarifie et met en avant des idées, créant ainsi un effet de résonance et de rythme. Un exemple populaire de cet usage se retrouve dans les jeux de mots de type « dorica castra » :
« J’en ai marre, marabout, bout de ficelle, selle de ch’val, ch’val de course… »
L’anadiplose est une figure de style puissante qui joue sur la répétition pour créer une continuité rythmique et accentuer un propos. Que ce soit dans la poésie, la chanson ou les jeux de mots, elle apporte une dynamique particulière à la langue.