La contrepèterie est une figure de style qui consiste en l’inversion de phonèmes entre deux mots ou plus, formant ainsi un nouveau syntagme dont le sens, souvent humoristique ou grivois, est différent de l’original. Elle joue sur la permutation de sons et donne lieu à des jeux de mots amusants et parfois irrévérencieux.

Figure de style : la contrepèterie

Définition de la contrepèterie

La contrepèterie repose sur l’échange de sons, généralement les consonnes ou les syllabes initiales, entre plusieurs mots pour créer une nouvelle phrase ou expression. L’objectif est souvent d’aboutir à une formulation comique ou subversive, parfois à caractère grivois, voire vulgaire.

Exemples de contrepèteries

Coluche :

« Mammouth écrase les prix, Mamie écrase les prouts. »

Cette contrepèterie joue sur l’inversion des sons pr et m, transformant une phrase publicitaire banale en une déclaration comique et grossière.

François Rabelais :

« Femme folle à la messe » devient « femme molle à la fesse »

Ici, Rabelais, célèbre pour son humour et son irrévérence, intervertit les phonèmes f et m, créant un double sens provocant.

René Goscinny :

« Il vaut mieux un tapis persan volé qu’un tapis volant percé. »

Dans cet exemple, les sons p et v sont interchangés, donnant naissance à une contrepèterie à la fois subtile et amusante.

Prévert :

« Je vous salue Marie » devient « Je vous salis ma rue »

Ici, Prévert joue avec la consonance de salu et salis, transformant une prière sacrée en une phrase profane.

Autres exemples courants :

« Coca cola au glaçon » devient « Caca collé au caleçon ».

« Une nichée de pinsons » devient « Une pincée de nichons ».

« Glisser dans la glycine » devient « Pisser dans la piscine ».

Utilisation de la contrepèterie

La contrepèterie est souvent utilisée dans un registre humoristique, voire vulgaire. Elle joue un rôle important dans la littérature comique, mais elle peut également être exploitée dans des contextes plus savants, comme chez Rabelais ou Prévert, pour apporter un jeu de langage subtil.

Elle est également populaire dans les journaux satiriques, comme le Canard enchaîné, notamment dans la rubrique de l’Album de la Comtesse, où les contrepèteries sont utilisées pour divertir tout en flirtant avec les limites de la bienséance.


La contrepèterie est une figure de style ludique qui repose sur l’inversion des phonèmes pour donner naissance à de nouveaux sens, souvent humoristiques, parfois grivois. Elle demande une certaine maîtrise du langage et fait appel à l’ingéniosité et à la créativité pour être réussie. Qu’il s’agisse de simples jeux de mots ou de formulations plus subversives, la contrepèterie continue de fasciner et d’amuser à travers les siècles.

Apprendre le français