Le texte « Poésie de l’hiver » d’Alphonse Karr évoque la transition entre l’automne et l’hiver, où la froideur de la saison incite à la chaleur du foyer.
L’auteur exprime sa fascination pour cette période de l’année, marquée par le froid, le brouillard et la neige, mais également par la convivialité du feu de cheminée.
Texte : Poésie de l’hiver
Voici l’automne, le brouillard, la froidure; et tout à l’heure sera venu le moment de faire du feu dans la cheminée. Alors (car chaque saison a ses habitudes), je roulerai ma table auprès de l’âtre, et pendant que chaque jour les frimas s’abattront plus sévères sur la nature engourdie, je tisonnerai, j’écrirai, je songerai, et quelques loisirs domestiques me distrairont seuls de cette douce vie où la méditation est un si attachant exercice. Le jeu est un si commode ami!
Nous aimons tous les champs, les bois, les beaux jours, car alors tout sourit aux regards et tout convie à sortir. Moi, j’aime aussi l’hiver, quand la bise hurle, quand le givre décore de ses festons les rameaux des arbres qui, tout proches qu’ils sont, disparaissent insensiblement derrière les flocons de neige qui descendent de plus en plus rapides et serrés. Oh! que mon logis me semble alors hospitalier et cher, ma condition heureuse, mon feu souriant 1 Non, je ne regrette point les beaux jours, les bois, les champs, bien que j’y songe pourtant, et que la vue de ces frimas eux- mêmes réveille en moi le souvenir de la verdure et des prairies.
A. KARR.
À travers une prose poétique, Alphonse Karr célèbre l’hiver comme une saison propice à l’introspection et à la contemplation, où le confort du foyer offre un refuge contre les rigueurs du temps. Ce texte rappelle la beauté et la richesse de chaque saison, même lorsque la nature se pare de son manteau hivernal.
