Bienvenue dans notre activité de lecture en français ! Aujourd’hui, nous vous invitons à voyager dans le temps et à découvrir l’Alsace telle qu’elle était en 1890 à travers le regard émerveillé de l’écrivain André Theuriet. Dans ce texte intitulé « L’Alsace en 1890 », Theuriet nous livre ses impressions pleines de poésie sur la beauté naturelle et la vie quotidienne de cette région montagneuse.

Texte en français : L'Alsace en 1890

Préparez-vous à être transporté dans un paysage enchanteur où les cascades, les lacs et les forêts abondantes offrent un spectacle éblouissant.

L’Alsace en 1890

L’Alsace en 1890.
Ce pays des Vosges, lorsque je l’ai visité pour la première fois, était encore tout français, et je me souviens, avec une émotion toujours aussi vive, de l’impression de beauté que je reçus de lui. L’écumeuse fraîcheur des cascades ruisselant dans les taillis; le vert miroir des lacs encadrés de rochers; les profondes futaies aux branches desquelles pendaient d’antiques barbes de lichen; la rougeur parfumée des fraises sauvages; la magie des levers de soleil épiés du haut de la Schlucht et découvrant les plantu- reuses plaines de l’Alsace, le Rhin vermeil, les massifs de la Forêt noire. toute cette féerie de la montagne était neuve pour moi et m’enchantait.
Un matin, je gravissais à pied les contreforts qui dominent la vallée de Munster. Devant moi cheminaient, alertes, cinq ou six jeunes filles coiffées du papillon noir. La seille de sapin sur l’épaule, tenant en main une sorte de peigne de bois, elles allaient dans les hautes clairières récolter la brim- belle, ce fruit violet de l’airelle myrtille, dont on fait là-bas une liqueur tonique et des tartes savoureuses. Tout en marchant, elles chantaient en chœur un cantique allemand et, sous le ciel bleu, qui s’arrondissait au- dessus des cimes boisées, il me semblait entendre la chanson allègre de l’Alsace industrieuse et agricole, féconde en fruits et en hommes.
Tandis que les jeunes Vosgiennes vendangeaient les brimbelles, moi- même je cueillais les baies juteuses, j’en goûtais la saveur parfumée et, le cœur joyeux, je m’enorgueillissais que cette terre d’Alsace fût nôtre. Elle ne l’est plus ! J’ai repassé par ces mêmes sentiers de la montagne vingt ans après. Le ciel était toujours radieux, la forêt toujours embaumée et foisonnante de fruits sauvages; la plaine ondulait, toujours plantureuse et semée de villages jusqu’au Rhin, mais le souvenir amer de la conquête avait jeté une brume de deuil sur toute cette beauté.

ANDRE THEURIET. (Brevet Élémentaire, Paris.)


Nous espérons que cette immersion dans l’Alsace du XIXe siècle vous a permis de ressentir toute la magie et la splendeur de cette région à travers les yeux de l’écrivain André Theuriet. Malgré les changements historiques qui ont marqué l’Alsace au fil des années, les souvenirs intemporels de sa beauté naturelle et de sa richesse culturelle continuent de nous émerveiller. Continuez à explorer les textes en français pour enrichir votre connaissance de la langue et découvrir de nouveaux horizons littéraires.

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