Renan décrit la Galilée comme un pays d’une beauté exceptionnelle, contrastant avec la tristesse des régions voisines de Jérusalem. Dans cette région verdoyante et fertile, la nature est généreuse et les habitants sont réputés pour leur énergie, leur courage et leur travail acharné.

Texte en français : La Galilée

Texte : La Galilée

Le plus triste pays du monde est peut-être la région voisine de Jérusalem. La Galilée au contraire était un pays très vert, très ombragé, très souriant. Pendant les deux mois de mars et d’avril la campagne est un tapis de fleurs d’une franchise de couleurs incomparable. Les animaux y sont petits mais d’une douceur extrême. Des tourterelles sveltes et vives des merles bleus si légers qu’ils se posent sur une herbe sans la faire plier des alouettes huppées qui viennent presque se mettre sous les pieds des voyageurs de petites tortues de ruisseau dont l’œil est vif et doux des cigognes à l’air pudique et grave dépouillant toute timidité se laissent approcher de très près par l’homme et semblent l’appeler.
La Galilée n’avait pas de grandes villes. Le pays était néanmoins fort peuplé couvert de petites villes et de gros villages cultivé avec art dans toutes ses parties. Aux ruines qui restent de son ancienne splendeur on sent un peuple agricole peu soucieux de luxe indifférent aux beautés de la forme. La campagne abondait en eaux fraîches et en fruits les grosses fermes étaient ombragées de vignes et de figuiers les jardins étaient des massifs de pommiers de noyers de grenadiers. Le vin était excellent s’il faut en juger par celui que les juifs y recueillent encore.
Ce joli pays devenu aujourd’hui par suite de l’énorme appauvrissement que l’islamisme a opéré dans la vie humaine si morne si navrant surabondait de bien-être et de gaieté. Les Galiléens passaient pour énergiques braves et laborieux.
RENAN


Malgré son absence de grandes villes et son mode de vie agricole simple, la Galilée était un endroit prospère et joyeux, abondant en eaux fraîches, en fruits et en cultures. Renan nous offre un tableau idyllique de cette région, maintenant teintée de mélancolie, mais qui a autrefois été le berceau d’une vie florissante et heureuse.