Dans cet extrait intitulé « La bonne mère de famille », G. Droz nous dépeint le portrait d’une figure essentielle mais souvent méconnue : celle de la mère de famille. À travers des métaphores évocatrices, l’auteur célèbre la présence discrète mais indispensable de cette femme au sein du foyer.

Texte en français : La bonne mère de famille

Sa bonté et son dévouement inconditionnels sont comparés à des éléments vitaux tels que le bon pain et l’air pur, soulignant ainsi leur importance vitale pour la famille.

Texte : La bonne mère de famille

La bonne mère de famille.
Elle est comme le bon pain de froment qui semble insipide et dont on ne peut se priver. Elle est comme l’air pur qui nous fait vivre et que nous ne voyons pas. Son cœur et sa vie sont aux autres: elle s’est donnée tout entière, on la sait à soi; on use de son âme, on y fouille comme en un tré-
sor commun.
Sa bonté est au milieu de la famille un refuge toujours ouvert qui calme et guérit, non pas qu’elle se pique d’éloquence et de philosophie, qu’elle endorme le chagrin par des phrases ou persuade par des raisonnements : elle partage les peines et les joies de ceux qu’elle aime, rien de plus, et cela si simplement, avec tant de naturel et d’un cœur si sincère, que l’on ne songe même pas qu’il en pourrait être autrement.
Elle n’a pas conscience, d’ailleurs, d’être l’ange du foyer et l’âme de la famille elle ne fait aucun effort pour cela; c’est par besoin qu’elle se dévoue, par instinct qu’elle s’efface; elle va au bien comme les braves au canon. Elle a la pudeur de ses vertus comme d’autres ont la honte de leurs défauts, et agit avec des raffinements de diplomate pour dissimuler ses bonnes actions, pensant que la reconnaissance dont on paie un bienfait enlève à ce bienfait le plus pur de son mérite et le déflore en le signalant. C’est lorsqu’elle n’est plus là que l’on comprend tout ce qu’elle valait. Il semble alors que le feu du foyer soit éteint et, à chaque heure du jour, on la cherche, on l’attend.

G. DROZ. (Monsieur, madame et bébé, Ollendorff, édit.)


La lecture de cet extrait nous rappelle le rôle fondamental de la mère de famille dans la cohésion et le bien-être du foyer. Par son dévouement désintéressé et sa générosité naturelle, elle incarne l’âme même de la famille, offrant un refuge de paix et de réconfort à ceux qu’elle aime. Ce portrait touchant nous invite à reconnaître et à apprécier le travail souvent invisible mais essentiel accompli par les mères de famille, véritables piliers sur lesquels repose l’harmonie et l’équilibre de la vie domestique.

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