Dans ce texte, Michaud nous transporte dans l’effervescence et l’enthousiasme qui ont entouré le départ des Croisés vers la Terre Sainte. Nous plongerons dans les détails de cette grande aventure, explorant les motivations, les espoirs et les illusions qui ont animé les hommes et les femmes de cette époque.

Texte en français : Départ des croisés en 1095

Préparons-nous à revivre ce moment crucial de l’histoire médiévale à travers les yeux de Michaud.

Texte : Départ des croisés en 1095

Depuis le Tibre jusqu’à l’Océan, et depuis le Rhin jusqu’au delà des Pyrénées, on ne rencontrait que des troupes d’hommes revêtus de la croix, jurant d’exterminer les Sarrasins, et d’avance célébrant leur conquête; de toutes parts retentissait le cri des croisés: Dieu le veut! Dieu le veutl… Les pères conduisaient eux-mêmes leur enfant, et leur faisaient jurer de vaincre ou mourir. Les guerriers s’arrachaient des bras de leur épouse et de leur famille, et promettaient de revenir victorieux. Les femmes, les vieillards, dont la faiblesse restait sans appui, accompagnaient leur fils ou leur époux dans la ville la plus voisine, et, ne pouvant se séparer des objets de leur affection, prenaient le parti de les suivre jusqu’à Jérusalem.
Parmi les pèlerins, partis des côtes de la mer, on remarquait une foule d’hommes qui avaient quitté les îles de l’Océan; leur vêtement et leur arme, qu’on n’avait jamais vus, excitaient la curiosité et la surprise. En- traînés par leur exemple et par l’esprit d’enthousiasme répandu partout, des familles, des villages entiers partaient pour la Palestine; ils étaient suivis de leur humble pénate; ils emportaient leur provision, leur usten- sile, leur meuble. Les plus pauvres marchaient sans prévoyance et ne pouvaient croire que celui qui nourrit les petits oiseaux laissât périr de misère les pèlerins revêtus de sa croix. Leur ignorance ajoutait à leur illu- sion et prêtait à tout ce qu’ils voyaient un air d’enchantement et de pro- dige; ils croyaient sans cesse toucher au terme de leur pèlerinage. Les enfants des villageois, lorsqu’une ville ou un château se présentait à leur œil, demandaient si c’était Jérusalem. Beaucoup de grands seigneurs qui avaient passé leur vie dans leur donjon rustique, n’en savaient guère davan- tage; ils marchaient précédés d’une meute, ayant leur faucon sur le poing. Ils espéraient atteindre Jérusalem en faisant bonne chère, et montrer à l’Asie le luxe grossier de leur château.

MICHAUD


À travers les mots de Michaud, nous avons voyagé dans le temps pour revivre le départ des Croisés vers la Terre Sainte en 1095. Nous avons été témoins de l’enthousiasme et de la dévotion qui ont caractérisé cette période tumultueuse de l’histoire européenne. Des hommes, des femmes et des enfants ont quitté leurs foyers avec l’espoir de défendre leur foi et de conquérir de nouvelles terres. Cependant, derrière l’enthousiasme général, se cachait aussi l’ignorance et l’illusion, comme en témoignent les nombreux villageois qui confondaient chaque ville avec Jérusalem. Ce récit nous rappelle la complexité de l’histoire humaine et nous invite à réfléchir sur les motivations et les conséquences des grands événements du passé.

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