Les mots-valises sont des néologismes créés par la fusion de deux mots ou plus, formant un nouveau terme qui en combine à la fois les sons et les significations. Ce procédé, également appelé univerbation, joue avec la langue pour créer des mots souvent inventifs et ludiques.
Définition et origine
Un mot-valise se compose de la première partie d’un mot et de la seconde partie d’un autre, formant ainsi une nouvelle entité. Cette technique n’est pas nouvelle, mais elle a gagné en popularité dans les contextes littéraires et dans le langage courant.
Exemples littéraires :
Amireux : (fusion d’ami et amoureux), popularisé par Gérard Darmon.
Foultitude : (foule + multitude), un mot de Jules Vallès repris par Victor Hugo dans Les Misérables.
Pianocktail : (piano + cocktail), inventé par Boris Vian dans L’Écume des jours.
Ridicoculiser : (ridiculiser + cocu), créé par Edmond Rostand dans Cyrano de Bergerac.
Patrouillotisme : (patriote + idiotisme), utilisé de manière satirique par Rimbaud lors de la guerre franco-prussienne.
Ces créations témoignent de la créativité des écrivains qui jouent avec les sonorités et les sens pour créer des néologismes frappants et souvent humoristiques.
Le mot-valise aujourd’hui
Dans le langage contemporain, les mots-valises se sont multipliés, devenant un moyen de répondre à des besoins linguistiques ou de jouer avec la langue. Par exemple, des termes comme brunch (breakfast + lunch), infomercial (information + commercial), ou écolonomique (écologique + économique) illustrent cette tendance à la fusion pour nommer de nouvelles réalités ou concepts.
Certains linguistes, comme Gérard Gorcy, affirment que ces mots sont davantage créés pour faire mouche que pour durer dans la langue. Néanmoins, certains termes, bien que nés comme jeux de mots, finissent par s’imposer durablement dans le vocabulaire courant.
Les mots-valises, bien qu’étant des néologismes souvent éphémères, apportent une dimension créative et ludique à la langue. Leur usage, que ce soit dans la littérature ou la communication quotidienne, témoigne de l’évolution constante de la langue et de la capacité de ses locuteurs à la réinventer. Que ce soit pour faire mouche ou faire souche, les mots-valises continuent de nourrir notre langage et notre imagination.