Le calembour est une forme de jeu de mots fondé sur une similitude sonore entre des termes de sens différent, créant ainsi un effet comique ou surprenant. Ce procédé ludique et parfois absurde se joue sur la phonétique, où le son d’un mot évoque un autre, générant un double sens inattendu.

Figure de style : le calembour

Définition du calembour

Le calembour est souvent défini comme un jeu de mots basé sur l’homophonie (ressemblance des sons) ou la paronomase (rapprochement de mots ayant des sonorités similaires), tout en introduisant une ambiguïté sémantique. Il tire parti des doubles sens et des sons pour produire un effet humoristique ou poétique.

Exemple :

« Entre deux mots, il faut choisir le moindre. » (Paul Valéry)

Ici, Valéry joue sur le double sens de mots et maux, suggérant qu’entre deux douleurs, il faut choisir la plus petite.

Origines et hypothèses

L’étymologie du mot calembour est incertaine. Plusieurs hypothèses existent :

Calembredaine :

Un terme dialectal où calem pourrait être associé à une bourde, une erreur ou bêtise, donnant ainsi au calembour un aspect de « bourde facétieuse ».

Abbé de Calemberg :

Selon une autre théorie, le mot pourrait venir d’un personnage facétieux, l’abbé de Calemberg, connu dans des contes allemands, renforçant l’aspect comique du calembour.

Exemples célèbres

Les maîtres du calembour sont nombreux dans la littérature et l’humour. Le calembour célèbre de Louis XVIII sur son lit de mort est un exemple classique :

« Allons, finissons-en ! Charles attend. »

Ce jeu de mots repose sur l’homophonie entre Charles et charlatan, ajoutant un double sens moqueur à sa phrase d’adieu.

Un autre exemple fameux de Jacques Prévert :

« De deux choses lune, l’autre c’est le soleil. »

Ici, Prévert joue avec la proximité phonétique entre l’une et lune, créant un décalage poétique.

Hommage à Raymond Devos

Raymond Devos, maître incontesté du calembour, savait manier le langage avec un humour inimitable. Dans cet extrait célèbre, il utilise le double sens du mot marée (qui fait référence à la montée et descente des eaux, et à l’expression « faire marrer ») :

« Le flux et le reflux me font marée. »

Le calembour dans la culture populaire

Le calembour est souvent utilisé dans des contextes humoristiques, littéraires, et même dans le langage courant. Bien qu’il soit parfois perçu comme un jeu de mots facile ou enfantin, il reste un outil linguistique puissant, capable d’allier subtilité et humour.

Voici un autre exemple, ancré dans le quotidien :

Pourquoi les hôtels, contrairement aux bars, s’appellent souvent “Au lion d’or” ?
Réponse : Parce qu’au lit on dort !


Le calembour, bien qu’il soit souvent jugé comme un simple trait d’esprit, est une figure de style qui met en lumière les richesses de la langue. Il invite à jouer avec les mots et les sons, tout en offrant une ouverture sur l’absurde, le comique et la surprise linguistique.

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