L’antanaclase est une figure de style qui repose sur la répétition d’un même mot, mais avec un changement de sens entre les deux occurrences. Provenant du grec anti (« à la place de ») et anaklaio (« réfléchir la lumière »), l’antanaclase crée un jeu de mots en exploitant la polysémie, c’est-à-dire la pluralité de significations d’un mot.
Définition
Dans l’antanaclase, un mot est repris dans une phrase ou un discours, mais avec une variation de son sens. Cela donne souvent un effet humoristique, ironique ou dramatique. Ce procédé, attribué à Quintilien, permet de jouer avec la langue en reflétant plusieurs significations d’un même terme dans un même contexte.
Exemples littéraires
L’antanaclase est couramment utilisée dans la littérature classique et théâtrale pour enrichir les dialogues. Par exemple, dans Le Mariage de Figaro de Beaumarchais :
Suzanne : « Mon Seigneur, j’avais cru l’entendre. »
Le comte : « Oui, si vous consentiez à m’entendre moi-même. »
Dans ce dialogue, le verbe entendre est d’abord pris au sens de « comprendre » et ensuite au sens de « écouter attentivement. »
Dans les Antiquités de Rome de Du Bellay, l’antanaclase souligne la transformation de la ville au fil du temps :
« Nouveau venu qui cherches Rome en Rome,
Et rien de Rome en Rome n’aperçois. »
Ici, Rome est d’abord utilisée pour désigner la ville physique, puis pour signifier son ancienne gloire et puissance disparues.
Usage publicitaire
L’antanaclase est également un outil de choix en publicité, où le jeu de mots peut renforcer le message marketing.
Par exemple :
« Avec nos imprimantes, la qualité d’impression fait toujours impression. »
Le mot impression est utilisé d’abord pour signifier la qualité d’image imprimée, puis pour l’effet produit sur les utilisateurs.
L’antanaclase est un procédé à la fois subtil et efficace qui permet de jouer sur les différentes significations d’un mot pour provoquer un effet stylistique.