La symploque est une figure de style complexe qui combine à la fois l’anaphore et l’épiphore, créant ainsi une répétition au début et à la fin des phrases ou des vers successifs. Ce type de répétition renforce le propos tout en structurant le discours de manière symétrique.

Figure de style : la symploque

Définition de la symploque

La symploque est une figure rare qui associe deux procédés de répétition. L’anaphore répète un ou plusieurs mots en début de phrase, tandis que l’épiphore les reprend à la fin. Le résultat est un effet de miroir qui renforce à la fois le début et la fin des phrases, apportant un impact supplémentaire au discours.

Exemples de symploque dans la littérature

Blaise Cendrars utilise la symploque dans Prose du Transsibérien, où l’on retrouve une double répétition qui met en lumière l’image du train :

« Le train fait un saut périlleux et retombe sur toutes ses roues.
Le train retombe sur ses roues.
Le train retombe sur toutes ses roues. »

L’anaphore « Le train » et l’épiphore « retombe sur toutes ses roues » se combinent pour rythmer le texte et marquer l’idée d’un mouvement cyclique, presque hypnotique.

Un autre exemple célèbre de symploque se trouve dans un discours de l’orateur Cicéron, où il martèle le nom de Rullus, à la fois au début et à la fin de ses phrases, pour désigner la responsabilité de cette personne :

« Qui est l’auteur de cette loi ? Rullus.
Qui a privé du suffrage le peuple romain ? Rullus.
Qui a présidé les comices ? Rullus. »

Cette répétition en double souligne la critique et fait ressortir l’accusation de manière puissante.

La symploque en poésie

La symploque peut aussi être utilisée en poésie, comme dans les vers de Catulle adressés à Lesbie, où la répétition des chiffres au début et à la fin crée une cadence à la fois musicale et passionnée :

« Donne-moi mille baisers, puis cent
Puis mille autres, puis cent,
Puis ensuite mille autres, et encore cent. »

Ici, l’anaphore « Puis » et l’épiphore « cent » créent une symétrie qui reflète l’intensité des sentiments du poète.

Effet de la symploque

L’effet principal de la symploque est de renforcer le propos en le répétant à la fois au début et à la fin de chaque phrase. Cette structure redoublée donne au texte une solidité particulière, marquant fortement l’esprit du lecteur ou de l’auditeur. La symploque est donc souvent utilisée dans les discours pour amplifier la force d’un argument ou dans la poésie pour souligner une émotion ou une idée.


La symploque, en alliant l’anaphore et l’épiphore, crée une structure répétitive à fort impact. Bien que rare, cette figure permet d’accentuer les idées, d’en renforcer la portée et de laisser une impression marquante grâce à sa double répétition. Que ce soit dans un discours ou dans un poème, la symploque est un procédé efficace pour convaincre.

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