La parodie est une figure littéraire qui consiste en une imitation volontaire et consciente d’un texte, d’un auteur ou d’un style, mais avec l’intention de le détourner, de le ridiculiser ou de le commenter de manière humoristique. Le terme dérive des mots grecs para signifiant « à côté de » et odè signifiant « chant », illustrant l’idée d’un chant qui se fait en marge ou en écho à un autre.

Figure de style : la parodie

Définition et caractéristiques

La parodie se caractérise par son jeu sur le sens et la forme du texte original. Elle imite non seulement le contenu mais aussi le style, la structure, et souvent le ton de l’œuvre référencée. Pour qu’une parodie soit efficace, elle présuppose que le lecteur ait une connaissance préalable de l’œuvre originale, car c’est souvent dans le contraste entre le texte parodique et le texte de référence que réside l’effet comique ou critique.

Exemples de parodies

Giraudoux :

Dans La Guerre de Troie n’aura pas lieu, Giraudoux joue avec la célèbre phrase

« Un seul être vous manque et tout est repeuplé. »

Loin d’être une simple réitération, cette parodie transforme le propos pour souligner l’absurdité d’une situation, en jouant sur l’ironie des relations humaines.

Georges Fourest :

Fourest utilise la parodie pour détourner des éléments de Le Cid de Corneille, mettant en scène Chimène face à son père. Les vers

« Qu’il est joli garçon, l’assassin de papa ! »

montrent comment la parodie peut transformer une tragédie en comédie en jouant sur les clichés des personnages.

Parodies de proverbes :

Les proverbes peuvent aussi faire l’objet de parodies ludiques.

Par exemple :

« Qui trop embrasse manque le train » (parodie de « Qui trop embrasse mal étreint »).

« Il faut battre sa mère pendant qu’elle est jeune » (parodie de « Il faut battre le fer pendant qu’il est chaud »).

« Partir, c’est crever un pneu ! » (jeu de mots sur « Partir, c’est mourir un peu »).

Ces reformulations humoristiques soulignent le décalage entre le sens original et le sens parodique.

Michel Butor :

Butor nous offre une parodie de la chanson Le Temps des cerises, où il transforme les thèmes d’amour et de nostalgie en évoquant des surprises et des labyrinthe, créant ainsi une atmosphère ludique et ironique :

« Quand nous chanterons Le temps des surprises Et gai labyrinthe… »


La parodie, par son caractère ludique et souvent satirique, permet de réévaluer des textes et des idées en jouant sur les attentes du lecteur. Elle peut servir à critiquer des œuvres ou des styles littéraires, tout en offrant un divertissement. En imitant les formes et les contenus de manière consciente, la parodie invite le lecteur à réfléchir à la nature même de l’écriture et des conventions littéraires, tout en lui offrant un moment de plaisir et de légèreté.

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