La comparaison est une figure de style qui consiste à rapprocher deux éléments distincts à travers un point commun, en utilisant des marqueurs comparatifs comme « comme », « tel », « pareil à », « semblable à », etc. Cette figure permet d’enrichir le langage en éclairant une idée par une autre, souvent plus accessible ou évocatrice pour le lecteur ou l’auditeur.

Figure de style : la comparaison

Rapprochement explicite :

Contrairement à la métaphore, la comparaison est explicite, car elle utilise un outil grammatical pour signaler la relation entre les deux termes.

Par exemple, dans les vers de Ronsard :

« Comme on voit sur la branche, au mois de mai la rose,

En sa belle jeunesse, en sa première fleur »

Ronsard compare la jeunesse de sa bien-aimée à une rose, soulignant l’éphémère beauté des deux.

Utilisation poétique :

La poésie regorge de comparaisons qui servent à sublimer la réalité, comme l’exemple surréaliste d’Éluard :« La terre est bleue comme une orange »Ici, l’image semble incongrue à première vue, mais elle invite à reconsidérer la perception habituelle de la réalité.

Relation entre le comparé et le comparant :

Le comparé (ce que l’on décrit) et le comparant (ce à quoi on le compare) doivent partager un point commun, même s’il est parfois implicite ou subtil. Par exemple, Baudelaire dans ses vers extrait des qualités sensorielles pour créer une correspondance complexe entre les sensations :« Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants, Doux comme les hautbois, verts comme les prairies. »Il s’agit ici de synesthésies, où des perceptions différentes (olfactives, tactiles, auditives, visuelles) se croisent pour créer une image plus riche et multidimensionnelle.

Ornementation du discours :

La comparaison est souvent utilisée à des fins ornementales, pour rendre le langage plus expressif et imagé. Les auteurs comme Verlaine ou Chateaubriand y recourent pour approfondir la signification des émotions ou des expériences humaines, souvent en lien avec la nature :« Pareil à la feuille morte. » (Verlaine)Ou encore :« Ces feuilles qui tombent comme nos ans, ces fleurs qui se fanent comme nos heures… » (Chateaubriand)Ces comparaisons poétiques accentuent la fragilité de la vie humaine en établissant un parallèle avec les cycles naturels.

Comparaisons lexicalisées :

Certaines comparaisons sont entrées dans le langage courant, devenant des expressions figées ou « lexicalisées ». Elles sont souvent des clichés et s’emploient automatiquement pour caractériser des personnes ou des situations. Quelques exemples courants incluent :

  • « Bavard comme une pie »« Têtu comme une mule »« Beau comme un Apollon »
Ces expressions, bien que simples, permettent de définir rapidement une personne ou une qualité en s’appuyant sur une image connue de tous.


La comparaison est une figure de style essentielle pour exprimer des idées de manière vivante et illustrée. Elle rapproche deux éléments à travers une qualité commune, facilitant ainsi la compréhension et la visualisation pour le lecteur. La comparaison peut être ornementale, poétique ou lexicale, et elle offre une infinité de possibilités créatives, que ce soit pour rendre une idée plus accessible ou pour éveiller l’imaginaire.

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