La langue française regorge de subtilités qui peuvent parfois nous faire douter. L’accord du verbe après l’expression « c’est moi qui… » en est un parfait exemple. Cette construction, bien que courante dans notre langage quotidien, soulève des interrogations sur la règle d’accord à appliquer. Devons-nous accorder le verbe avec le pronom relatif « qui » ou avec l’antécédent « moi » ?

Accord du verbe après "c'est moi qui..." - Une question de grammaire française

Cette leçon vous permettra de comprendre le mécanisme grammatical en jeu et d’utiliser correctement cette construction.

La règle grammaticale

Pour répondre directement à notre question : la forme correcte est « c’est moi qui suis responsable« .

Pourquoi ? Parce que dans la proposition relative « qui suis responsable », le pronom relatif « qui » reprend l’antécédent « moi » (première personne du singulier). Le verbe de la proposition relative doit donc s’accorder avec cet antécédent.

Explication détaillée

Dans la structure « c’est moi qui… », nous avons :

  • « c’est » : verbe être à la 3e personne du singulier
  • « moi » : pronom personnel tonique à la 1ère personne
  • « qui » : pronom relatif qui reprend « moi »
  • Le verbe qui suit doit s’accorder avec l’antécédent du pronom relatif « qui »

Donc, puisque « qui » se rapporte à « moi » (1ère personne du singulier), le verbe qui suit doit être conjugué à la 1ère personne du singulier.

Quelques exemples pour mieux comprendre

Appliquons cette règle à d’autres phrases :

  • C’est moi qui parle français. (et non « parles » ou « parle »)
  • C’est toi qui es responsable. (et non « est »)
  • C’est lui qui est responsable.
  • C’est nous qui sommes responsables.
  • C’est vous qui êtes responsables.
  • Ce sont eux qui sont responsables.

Pour s’en souvenir facilement

Pour ne plus jamais vous tromper, posez-vous simplement cette question : « Qui est responsable ? » La réponse est « moi ». Donc vous conjuguez le verbe comme si vous disiez « moi, je suis responsable ».

Exceptions et usages particuliers

Dans le langage familier, on entend parfois « c’est moi qui est responsable », avec un accord à la 3e personne. Cette forme est considérée comme incorrecte selon les règles de grammaire traditionnelles, mais elle est assez répandue à l’oral.

Certains linguistes expliquent cette tendance par l’influence du « c’est » qui précède, ou par une attraction du pronom relatif « qui » qui inciterait à utiliser la 3e personne.


Retenons que dans la construction « c’est moi qui… », le verbe qui suit « qui » s’accorde avec l’antécédent du pronom relatif, c’est-à-dire avec le pronom tonique (moi, toi, lui, etc.). Ainsi, la forme correcte est bien « c’est moi qui suis responsable ».

Cette règle peut sembler complexe au premier abord, mais elle devient naturelle avec la pratique. N’hésitez pas à vous exercer en créant vos propres phrases pour vous approprier cette structure grammaticale importante.